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Les vessies, c'est des lanternes



Après avoir établi un inventaire très personnel des aphorismes du type "X, c'est Y",
je suis arrivé à cette liste :

Le style, c'est l'homme.Malraux
L'essentiel, c'est l'homme.Dubost
La vérité de ce monde, c'est la mort.Céline
L'avenir de l'homme, c'est l'homme.Cuillandre
Mon compatriote, c'est l'homme.Prodhomme
La liberté, c'est l'homme.Michelet
La victoire, c'est la vie.Jem'Hadar
La seule réalité, c'est la liberté.Attanasio
Le Bien, c'est l'amour.Sartre
L'amour, c'est l'homme inachevé.Eluard
L'espoir, c'est l'homme.Zarifian
L'enfer, c'est les autres.Sartre
La droite, c'est la mort.Duras


Et figurez-vous que ça me laisse plutôt perplexe.




Quand on est de la trempe d'un Sartre ou d'un Malraux,
j'imagine qu'on ne balance pas ce genre d'équivalences à la légère.

Quand on dit X, c'est Y, c'est pas pour dire
en fait X, c'est Y dans certains cas, mais peut-être pas tout à fait.
Quand on dit X, c'est Y, on établit une forme d'équivalence définitive,
qui fait vraiment avancer le schmilblick.
C'est pas pour en mettre plein la vue à un auditoire complaisant
en agitant des grands concepts plus ou moins gazeux
et en y fourrant de vagues mots de liaison au milieu.
On est bien d'accord.

De plus, les propriétés inhérentes aux relations d'équivalence nous amènent à poser que :
si X c'est Y, alors Y c'est X (symétrie)
si X c'est Y et Y c'est Z, alors X c'est Z (transitivité)
X c'est X (réflexivité, mais on s'en fout un peu).

D'où :
L'avenir, c'est la réalité.
La liberté, c'est le style.
La droite, c'est la vérité.
L'homme inachevé, c'est le Bien.

Entre autres.


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