Il y a quelques jours,
je publiais sur le présent site cette vidéo,
en suggérant de manière assez perverse
qu'elle avait été entièrement générée
par une intelligence artificielle.
Or, vous l'aurez peut-être compris :
il n'en était rien.
Et c'est pas bien.
Et en plus,
ce genre de mystification,
c'est pas la première fois.
Mais alors,
pourquoi avoir fait ça ?
L'intelligence artificielle
est déjà mise à profit
par certains services
de cloud multimédia
comme Google Photos :
ce service génère
des montages thématiques
à partir des vos photos et vidéos.
Par exemple autour du mariage,
de la montagne ou de la plage...
Et je me suis dit
qu'une plateforme
pourrait pousser le concept
beaucoup plus loin,
en mettant à contribution
une IA générative.
Par exemple en générant
des fictions illustrées
par des photos personnelles.
Générer une histoire à partir d'un prompt,
l'interpréter par une synthèse vocale,
sélectionner dans une bibliothèque personnelle
de photos et vidéos des éléments permettant
d'illustrer l'histoire de manière détournée
en les insérant dans un montage,
trouver des éléments sur YouTube
pour combler les trous,
ajuster un sound design "bien senti",
pour pimenter le tout.
En fait,
je pense que les briques techniques
ont aujourd'hui une maturité suffisante
pour rendre cela possible.
A vrai dire,
j'ai projeté cette vidéo
aux gloumouths et gloumouthons
qui figurent dans le film.
Certains d'entre eux sont ingénieurs.
Certains travaillent même dans "la tech",
et sont au fait de leur époque.
Tous ont avalé le bobard.
Gloumouth 2 a été le seul à tilter,
environ une heure après coup : "Non, y a quelque chose qui cloche."
Le fait que je sois parvenu
à rendre la chose crédible,
pourrait bien signifier simplement
qu'elle est crédible.
J'ai créé ce montage vidéo
pour marquer le coup,
pour marquer une décennie :
les 30 ans des Gloumouths.
Mais je sens bien que c'est la dernière fois.
En tout cas, c'est la dernière fois
que je fais ça "à la main",
"à l'ancienne".
De même qu'il existe aujourd'hui
des collectionneurs de vinyles,
ou des artistes qui ne jurent
que par la photographie argentique,
il y aura toujours des créateurs
qui refuseront le recours à l'IA.
Mais un jour, ils seront vus
comme d'obscurs fétichistes.
En somme,
en conjuguant mon exercice de style
au futur antérieur,
je pourrais l'envisager comme
un acte fétichiste par anticipation.
Hum.
Pour ceux qui se demanderaient
pourquoi vers la fin de la vidéo
on entend des bruits de respiration :
le son est directement extrait
d'une scène mythique d'un film mythique,
pas choisi complètement au hasard.
Les machines étaient censées
nous libérer du chiant,
et nous laisser l'Art.